Freitag, 8. April 2016

Episodes sombres de l'histoire chilienne et argentine

Je ne vais pas m'étendre sur les évènements dramatiques et récents qui ont eu lieu durant la dictature chilienne avec Augusto Pinochet ( de 1973 à 1990) et la dernière dictature argentine commencée par Jorge Videla (de 1976 à 1983). Juste quelques chiffres...
En Argentine: 30000 disparus, 15000 fusillés et 500 bébés enlevés (aux parents " disparus" et élevés par des familles proches du pouvoir).
Au Chili: 38000 personnes torturées, 3200 tuées ou portées disparues.
On trouve facilement de la documentation et des témoignages des victimes de ces dictatures.
Nous nous trouvions en Argentine le 24 mars, date à laquelle tout le pays a commémoré un triste anniversaire: Il y a 40 ans l'Argentine plongeait dans une dictature sanglante...
                                     
                                                      ¡Nunca más!

Mais ce dont on ne parle pas beaucoup c'est de l'extermination des peuples indigènes, comme ceux de la Patagonie chilienne et argentine. Il y avait les Selk'nams (ou Onas) en Terre de Feu, les Haush à la pointe de Terre de Feu, les Tehuelches à l'est et au nord du détroit de Magellan, au sud- ouest les Yamanas, plus au nord les Kawesqars et tout au nord de la Patagonie les Chonos.
Ils étaient nus l'été et l'hiver ils s'enduisaient de graisse animale (ce qui leur offrait une protection optimale contre le froid et l' humidité) et se  couvraient sommairement de quelques peaux de bêtes.  Ils vivaient en petit nombre dans des terres isolées et austères, et étaient nomades. Ils ont été facilement éliminés.

Jeune femme Selk'nam

On a massacré des familles entières d'indigènes...certains colons d'origine européenne, propriétaires terriens, s'amusaient à les traquer et les tuer comme si c'était un sport et faisaient même des paris sur le dernier à mourir. Là où les indiens gênaient quelque interêt colonial, ils étaient simplement éliminés. D'autres sont morts de maladies européennes ou de faim, leur terres ont étées brûlées, les guanacos déplacés ailleurs, pour permettre l'élevage de moutons. Les derniers survivants ont étés achevés par les missionaires salésiens, qui avec toute leur bonne volonté d' évangélisateurs, les ont sédentarisés et les ont habillés à l'occidentale (ce qui les fit mourir comme des mouches). Tout celà s'est passé entre le 19ème et le 20ème siècle. Aujourd'hui il ne reste plus aucun représentant de ces peuples. Uniquement quelques descendants métissés qui ne vivent plus en communauté et qui ne parlent plus les langues autochtones. Ce génocide, qui a eu lieu il y a à peine une centaine d'années, a profité à une poignée de familles d'origine européenne qui se sont appropriées des millions d'hectares en ignorant la loi et en achetant tout le monde.

En ce qui concerne les Selk'nam, leur extermination longtemps ignorée ou occultée par l'histoire nationale (en Argentine et au Chili) fût reconnue comme un génocide en 2003 par une commission instituée par le gouvernement chilien et des sénateurs chiliens proposèrent en 2007 ( seulement!)de reconnaître oficiellement le génocide.
Ce peuple possedait une culture symbolique complexe, faite de mythes et de rituels d'une richesse impressionante; Le rituel unique au monde du "Hain", mettait en scène des hommes qui se pegnaient le corps et se masquaient pour incarner des esprits dans le cadre d' une cérémonie d' initiation à la vie d'adulte.  Les peintures corporelles des Selk'nams dans le "Hain"sont considérées comme de véritables exemples de body art. Un ethnologue allemand ( Martin Gusinde) du début du 20ème siècle est un des rares à avoir pu assister à une des dernières cérémonies " Hain" et à les documenter par écrit et par des photos.

Rituel du "Hain"




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